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Texte d’opinion | La Presse

Lorsque le balancier oscille excessivement dans une direction, il est naturel qu’un jour ou l’autre un mouvement inverse tente de rétablir l’équilibre. Dans ce rééquilibrage, il faut toutefois éviter d’aller trop loin de l’autre côté. Il est crucial de résister au réflexe de remettre en cause la raison d’être du mouvement et « de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ».

Cette mise en garde s’applique parfaitement à la montée du mouvement « anti-woke », qui pousse certaines entreprises et organisations à abolir leurs politiques d’équité, diversité et inclusion (EDI). L’exemple extrême de cette tendance conservatrice est illustré par un récent décret de Donald Trump qui a ordonné au département de la Justice des États-Unis d’enquêter sur les entreprises privées qui appliquent ces politiques. Selon le président américain, ces politiques violeraient les droits civils des Américains. Une vision pour le moins rétrograde qui, fort heureusement, ne reflète ni les valeurs ni les aspirations de la société québécoise. Il n’en demeure pas moins qu’une possible « contamination outre-frontière » est préoccupante, comme le souligne les experts et expertes consultés dans l’article^⁠1 d’Isabelle Dubé, paru dans La Presse.

Face à ces remous idéologiques et aux manchettes alarmistes qui en découlent, il est primordial que nos dirigeants et dirigeantes de ce côté-ci de la frontière ne se laissent pas entraîner dans cette vague réactionnaire, car la réalité est bien plus nuancée.

Nous n’assistons pas à une disparition des initiatives EDI, mais plutôt à leur transformation.

En effet, si l’acronyme EDI tend à s’effacer des discours publics, les principes qu’il incarne restent souhaitables. Non seulement ils influencent les décisions organisationnelles, mais ils s’inscrivent également dans une démarche stratégique incontournable de communication éthique et inclusive.

Communication éthique et inclusive : un atout durable

Dans une organisation, les principes de diversité et d’inclusion ne concernent pas uniquement les ressources humaines, ils façonnent également les communications, l’image de marque et les relations avec les parties prenantes. En ce sens, la communication éthique et inclusive est une approche essentielle qui permet aux organisations de s’adapter aux attentes d’une société en constante évolution. Elle favorise l’établissement de relations authentiques et durables avec un public diversifié, tout en valorisant les contributions uniques de chaque personne.

Contrairement aux discours véhiculés par certaines franges conservatrices aux États-Unis, et parfois relayés au Québec et au Canada, la communication inclusive n’est pas une mode dépassée, mais une nécessité indéniable. Elle constitue une opportunité d’innovation et de progrès, tout en conférant aux entreprises un avantage concurrentiel significatif. Effectivement, le même article de La Presse souligne que l’« argument selon lequel la diversité n’est pas une source de croissance économique et d’avantages compétitifs est pourtant contredit par un nombre croissant d’études qui montrent justement les avantages économiques de la diversité en entreprise ».

Plutôt qu’un recul, l’évolution actuelle des pratiques témoigne d’une adaptation à un paysage social et économique en rapide mutation.

La force de la communication éthique et inclusive réside dans sa capacité à bâtir des ponts, à renforcer la cohésion et à inscrire les organisations dans une dynamique de progrès.

Ignorer cette transformation reviendrait à nier une réalité évidente, les entreprises et institutions qui sauront embrasser cette évolution s’imposeront comme des leaders d’une société plus juste et respectueuse. Le défi n’est donc pas d’abandonner l’EDI, mais bien de l’ancrer dans une approche moderne, stratégique et inclusive. C’est en saisissant cette opportunité que nous pourrons réellement façonner un avenir où diversité et équité riment avec innovation et prospérité.

Lisez l’article écrit par notre conseillère spécialisée en communication inclusive et éthique dans La Presse: Politiques d’équité, diversité et inclusion | Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain | La Presse